
L’inauguration de la Coupe du Monde de la FIFA rassemble différentes nationalités, encore plus de protestations et une véritable ébullition dans la Ville de Porto Alegre.
Alex Somervell
Traduction: Nina Raynaud
Porto Alegre, 12 juin 2014. Après une attente interminable de quatre longues années, le grand jour arriva enfin. Le 12 juin, à 14h30, précisément une heure trente avant la grandiose ouverture de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Un jour mémorable dans tous les sens du terme pour le Brésil et son peuple. A Porto Alegre, les habitants de la région de Rio Grande Do Sul, communément appelés gaúchos et auxquels ils s’identifient, vivaient au cœur de la ville un moment historique. L’enthousiasme brillait avec éclat de ses couleurs jaune et verte, portées par le peuple brésilien, anxieux à l’idée d’assister au tout premier match de la Coupe du Monde diffusé au FIFA Fan Fest.

Les optimistes supporteurs brésiliens marchèrent aux côtés d’étrangers d’une douzaine de nationalités différentes, leurs drapeaux virevoltaient dans les airs formant un métissage à la fois multiculturel, multicolore et multilingue. Chacun d’entre eux étaient là pour voir leur équipe nationale démontrer tout leur savoir-faire et compétences lors du meilleur rassemblement footballistique mondial, tout cela dans le pays du football, le Brésil.
Cependant, la présence de la police, délivre une toute autre histoire. Les hélicoptères obscurcirent le ciel et la police montée surveillait les rues encombrées par le trafic routier tandis que les klaxons des voitures résonnaient dans la ville, témoignant de la frustration des conducteurs pressés de pouvoir assister à ce premier match. L’illusion de sécurité fut brisée au moment où un groupe de plus de 100 personnes en colère envahit la ville détruisant les vitrines des banques et déclenchant une émeute. Peu de temps après, un escadron militaire arriva pour repousser les manifestants et prévenir tout autre trouble à venir, du moins pour l’instant.
L’heure de l’ouverture de la Coupe du Monde de la FIFA 2014 était enfin arrivée. L’événement, diffusé à travers le monde entier, était cependant très différent à Porto Alegre au FIFA Fan Fest.
Ici, tradition, musique gaúcho et danse illustrent un peuple riche de son histoire et à l’hétéroclisme culturel. Une fierté régionale qui n’occulte pas pour autant, même si le doute est possible, l’évènement le plus fédérateur que cette nation ait jamais connu. Le parfait exemple reste le contraste entre l’interprétation profonde et déchirante de l’hymne régional de Rio Grande Do Sul avant d’entonner avec une certaine nonchalance l’hymne national brésilien.
Ce sentiment de fierté très fort prend ses racines dans l’histoire séparatiste de l’Etat Rio Grande Do Sul. Cette division atteint son sommet lorsque les gaúchos se rebellèrent contre leur souverain lors de la ‘Guerra dos Farrapos’ (1835-1845) au cours de laquelle ils triomphèrent et jouirent de leur indépendance pour une courte période de neuf ans.

« Nous sommes plus des gaúchos que des Brésiliens. » révéla un spectateur rayonnant de fierté au son de l’hymne régional.
Une fois que l’hymne fut terminée le match put commencer accompagné d’un impressionnant hourra provenant de la foule pleine d’énergie. Cependant, le malaise s’instaura lorsque la Croatie devint dangereuse pour l’équipe brésilienne. Les spectateurs restèrent bouche-bée lorsque la Croatie inscrivit son premier but après seulement 11 minutes de jeu, résultat du malchanceux Marcelo qui marqua un but contre son propre camp. Toutefois, il apparut grâce à l’arbitrage vidéo qu’il n’était pas à blâmer pour ce but inscrit.
Le silence était, à ce moment précis, assourdissant, le pays tout entier, abasourdi. Leurs craintes des Brésiliens furent vite dissipées lorsque Neymar suite à une passe d’Oscar inscrivit un but qui effleura les poteaux avant de venir se loger dans les cages du camp croate. S’ensuivit l’agitation. La caméra suivit Neymar alors qu’il exultait sa rage. La foule soulagée hurlait de joie.

Peu de temps après, ils célébraient un nouveau but. Neymar marqua une fois de plus ce qui les rapprocha surement de la victoire. Le point était controversé, seul Scolari, l’entraîneur de l’équipe du Brésil, semblait approuver. La foule cependant n’y prêta guère attention, en effet ils menaient enfin le jeu pour la première fois depuis le début du match. Puis, à la 89ème minute Oscar scella la victoire grâce à un ultime but qu’il dédia à sa petit-amie en ce jour de Saint-Valentin au Brésil. Les cinq minutes du temps additionnel furent une simple formalité avant l’annonce du résultat final qui était de 3-1 pour le Brésil.
Le sentiment d’après-match ressemblait plus à du soulagement qu’à de la joie étant donné la performance décevante de l’équipe. Le résultat était là et avec lui, la joie
Comment le Brésil réagira si son équipe nationale continue de décevoir ? Il ne nous reste plus qu’à attendre et voir.
