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Le MARGS est un des musées les plus célèbres de Porto Alegre. Détour d’un des deux expositions, à l’image du musée qui l’accueille, résolument brésilien.

 

Nina Raynaud

10 juillet 2014. Porto Alegre.

 

Le MARGS fait office de référence dans la capitale gaucho du Sud du Brésil. Il est apprécié des locaux mais aussi des touristes étrangers même s’il est impossible de trouver la moindre traduction. Peu importe, l’Art est le plus universel de tous les langages.

 

L’entrée du bâtiment donne sur deux escaliers. Une fois les marches gravies, le visiteur peut alors accéder à la première exposition gardée par plusieurs vigiles. L’exposition se nomme  « Utero, museu e domesticidade , geraçoes do feminino arte », les artistes sont nombreuses, plus d’une cinquantaine et ce sont exclusivement des femmes donnant leur point de vue sur la féminité, la domesticité et la maternité. Le sujet choisi par la curatrice, Ana Zavadil n’est pas sans rappeler aux visiteurs les clichés couramment répandus sur le deuxième sexe.

 

L’exposition est la parfaite occasion de démonter ces stéréotypes en divulguant des œuvres réalisées par des artistes féminines uniquement. Les formes sont diverses, tout comme les styles, les influences, … Mais chaque pièce du puzzle semble être là pour dénoncer avec la juste pointe d’ironie ces stéréotypes dévastateurs dans un pays où l’avortement reste interdit. La complexité féminine y est représentée dans toute sa splendeur.

 

A l’image de cette photographie de Carla Borba, nommée Etroc et mettant en scène le corps d’une femme poussant un caisson, proche du sol alors que sa tête est prisonnière d’un bout de tissu lui-même retenu par une pierre au sol. L’expression de la difficulté de l’ancrage dans la vie réelle du fait de préoccupations mentales dont on ne peut se défaire ? Non loin de cette photographie se trouve une structure en métal et en verre qui pourrait évoquer une photographie, Veu de Veronica n°4 de Maristela Winck. On y voit une femme dont la bouche n’est pas représentée. L’absence de droit à la parole ? Plus loin on peut découvrir les nids en photographie et en sculpture de Lurdi Blauth, un moyen peut-être de rappeler l’obligation des femmes de créer un foyer..

 

Tant d’artistes qui soulèvent tant de questions, le résultat disposé d’une manière très particulière. Les œuvres sont nombreuses, se touchent presque, le fil conducteur est laissé libre à l’imagination de chacun, la manière la plus fidèle de présenter l’art brésilien : dense, chaleureux, qui semble parfois incohérent, mais pourtant…

Une exposition, un musée, une approche brésilienne de l'Art

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