

Le Museo Dos Direitos Humanos Do Mercosul offre aux habitants de Porto Alegre et aux touristes l’opportunité de découvrir l’histoire du « maillot jaune-canari » à travers une exposition réunissant des artistes d’horizons très différents et complémentaires.
Nina Raynaud
Porto Alegre. 10 juillet 2014.
L’importance de ce genre de commémoration est perceptible notamment du fait qu’il s’agisse d’une réalisation du Ministère de la Culture faisant participer un grand nombre d’artistes tels que Almandrade, André Petry, Britto Velho, Dudi Maia Rosa, Felipe Barbosa, Fernando Baril, Gilberto Pein, Màrio Rönelt, Rui Macedo et Wilson Cavalcante. Tous ont voulu apporter leur contribution à l’hommage rendu à ce maillot et à l’homme qui l’a crée. Aldyr Garcia Schlee est un gaùcho qui voit le jour non loin de la frontière uruguayenne, l’influence des deux cultures aura une incidence marquante sur son œuvre.
Dans une des pièces semi-ouverte du fond du musée, derrière un rideau opaque, un film commandée et réalisée par la FIFA détaille l’histoire de ce maillot jaune à travers l’histoire de l’homme qui l’a conçu. Le film affirme l’importance de ce maillot qui est considéré comme un véritable symbole nationale et qui « parfois est plus important que le drapeau brésilien lui-même » selon son créateur.
"The Beautiful Game : O Reino da Camisa Canarinho", une exposition qui tombe à pic


Et en effet, toute une symbolique se cache derrière ce maillot porté pour la première fois lors d’une Coupe du Monde remportée par le Brésil. L’engagement des artistes témoigne de cela. La diversité des œuvres est à l’image de la richesse de la culture brésilienne. La religion est souvent représentée comme un élément intrinsèque au football, avec la peinture de Fernando Baril par exemple.

Pour André Petry il semble que le football se rapproche du domaine philosophique avec un footballeur qui prend des airs du Penseur de Rodin.

Chacun des artistes apportent son point de vue sur ce sport national et une exposition sur le maillot officiel est l’occasion rêvée.

Une exposition à la fois informative et artistique qui laisse la voix à tous sur un sujet qui a depuis longtemps dépassé les frontières du stade.
Ou encore la photographie de Gilberto Perin avec ce dos tatoué du mot « Dieu » et humide, une douche aux airs carcéraux. La violence, un autre élément intrinsèque au football.

Le musée des droits de l’Homme du Mercosur est abrité dans l’enceinte d’un des magnifiques bâtiments qui borde la praça de Alfândega. L’entrée du bâtiment est accessible depuis le parc supposé être inspiré par les jardins français même si la présence des palmiers reste assez peu évocatrice. Une fois les imposants escaliers franchis il est très surprenant pour le touriste lambda de découvrir que personne ne s’assoie derrière le comptoir de l’accueil, seules quelques brochures (toujours en portugais) trônent sur celui-ci.
La porte n’est même pas fermée, l’entrée est gratuite. Seul un membre de la sécurité se tient immobile dans un coin de l’immense pièce biscornue qui accueille une exposition entièrement consacrée à l’histoire du « maillot jaune canari », le maillot officiel de l’équipe de football du Brésil. En ces lendemains d’affligeante défaite des Verts et Jaunes, le musée est effrayamment désert. L’exposition est toutefois présente depuis le 10 juin 2014 et a attiré selon une des responsables un très grand nombre d’habitants de Porto Alegre. Ce seraient-ils lassés de l’exposition ou bien le match des demi-finales avait-il amorcé une rupture avec leur équipe nationale ?